Historique

Lancée dans les années 1970 par le géant français Citroën, l’Acadiane a vécu une petite dizaine d’années. L’idée de l’Acadiane a germé à la fin des années 1960 quand Citroën a souhaité avec son modèle Dyane donner un nouvel élan à sa célèbre 2 CV.
Malgré son succès mondial, la « Deuche » est à cette époque devenue un véhicule obsolète. Les concurrents rivalisent en termes d’innovation technique et esthétique pour surfer sur la vague consumériste d’après-guerre. Citroën est notamment aux prises avec Renault qui, avec sa Renault 4, vient grignoter des parts de marché considérables. Cette voiture concurrente directement inspirée de la 2CV, à la fois utilitaire et familiale, est une révolution sur le marché français notamment grâce à sa cinquième porte. Pour contrer Renault, Citröen lance donc la Dyane, que l’on surnomme également la Super 2CV.

 

La Dyane, l’ancêtre de l’Acadiane

 

Le cahier des charges de la Dyane prévoit entre autres que la nouvelle voiture serait équipée d’un hayon à l’arrière qui sera utilisé comme porte de service, très utile notamment lors de chargement et transport de marchandise. Une autre caractéristique notable de ce véhicule est qu’il s’agit du premier modèle de Citroën dont le nom ne comporte pas de chiffre. Le nom de Dyane est un anagramme de Dyna, qui est une appellation déposée et contrôlée par Panhard, une filiale qui venait tout juste de rejoindre le portefeuille de Citroën.
C’est d’ailleurs le bureau d’étude de Panhard qui fut chargé de la conception graphique de la Dyane. Le challenge du designer Louis Bionier et de son équipe était de créer un véhicule d’avant-garde tout en conservant les caractéristiques qui étaient la marque de fabrique de Citroën. On lui doit notamment des lignes en « V » et quelques éléments graphiques sur les premières versions du pare-brise et du volant. C’est ainsi que les lignes rondes de la 2CV deviennent plus marquées, plus anguleuses. Si son design se veut moderne, la voiture reste en fait relativement sobre et ne surprend pas. Les Citroën Dyanedessins furent donc peaufinés par l’équipe graphique de Citroën.
Ses caractéristiques très proches de la 2CV permettent à Citroën d’utiliser les mêmes chaînes de production pour la fabrication de la Dyane et donc de réaliser des économies d’échelle non négligeables. Un peu moins de 1,5 millions d’exemplaires furent produits entre 1967 et 1983. L’Acadiane est quant à elle partie à l’assaut du marché en 1978.

La nouvelle génération de fourgonnette

 

Depuis 1951, les Français peuvent profiter de la Fourgonnette 2CV. Avec l’arrivée sur le marché de la Fourgonnette concurrente R4, Citroën voit là l’opportunité de lancer sa nouvelle fourgonnette, directement inspirée de la Dyane. C’est en 1978 que les Français découvrent l’Acadiane. Son nom, qui rappelle la Louisiane, vient de l’association de Dyane et du sigle AK, qui est au sein de Citroën la dénomination des fourgonnettes.
Équipée dès le début du moteur de la Dyane 6 (et dans un second temps de celui de l’Ami8), développant 31 ch, l’Acadiane atteint la vitesse de 96 puis de 102 km/h grâce à une aérodynamique plus favorable que la 2 CV fourgonnette AKS 400.

L’avant du véhicule est quasi identique à celle de la Dyane. Si les projecteurs sont devenus ronds et sont désormais équipés d’enjoliveurs carrés, les ailes de l’Acadiane sont les mêmes que son ancêtre. Le capot est légèrement plongeant, la calandre est en plastique gris foncé et le logo de Citroën est chromé. Les pare-chocs comprennent des butoirs en caoutchouc.
A l’arrière, on a repris la caisse de la fourgonnette AKS 400. Les seuls changements notables sont les nouveaux fCitroën Acadianeeux arrière ronds et le nouveau pare-choc avec des crosses de protection.
Quelques améliorations ont été apportées à l’Acadiane au fil des ans. Les modèles produits entre juillet 1977 et juin 1978 sont par exemple équipés de raccords de freinage en 10mm tandis que les exemplaires suivants auront des raccords de 8mm.
Un effort tout particulier a été fait sur le confort et la sécurité des passagers en comparaison avec la Fourgonnette 2CV. Ainsi, les sièges du conducteur et des passagers sont équipés de ceintures à enrouleurs. Le freinage est également bien plus sûr grâce aux freins avant à disque.
De nouvelles vitres ont fait leur apparition. Elles montent et descendent et offrent donc une meilleure visibilité par rapport aux vitres à bascule. Les aérateurs orientables permettent eux une ventilation facilitée. Le tableau de bord a été copié sur celui de la Dyane auquel on a ajouté un cendrier. A l’intérieur de l’Acadiane, on trouve des panneaux de portes avec accoudoirs et vide-poches en skaï.
En option, on peut s’équiper d’un siège passager escamotable ou encore de l’embrayage centrifuge.

A noter qu’une nouvelle version de l’Acadiane a été commercialisée en Espagne sous le nom de Mixta. Ce modèle était équipé d’une banquette arrière et d’un siège passager basculant. Ne croyant pas au potentiel de ce modèle, Citroën refusa de le commercialiser en France.

La fin de la production

En 1984, la fourgonnette C15 de Citroën arrive sur le marché et elle dépasse l’Acadiane dans tous les domaines. Plus moderne et plus rapide, elle est également équipée d’un moteur diesel, qui devient la norme. La production de l’Acadiane chute drastiquement et, malgré un prix de vente plus qu’avantageux, finit par être totalement arrêtée en 1987. Plus de 250 000 exemplaires de l’Acadiane ont vu le jour entre 1978 et 1987.